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Pourquoi je grossis alors que je fais attention ?

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En 2020, près d’un Français sur deux était en situation de surpoids ou d’obésité. Mais bien souvent, ces personnes ne comprennent pas pourquoi elles affichent un poids supérieur à la normale. Elles ont en effet l’impression de faire attention, voire de manger et vivre sainement. Voici donc quelques éléments de réponse expliquant une prise de poids apparemment injustifiée.

1- Le rôle du métabolisme

Nous sommes inégaux en matière de métabolisme de base (calories quotidiennes brûlées au repos) : certaines personnes ont naturellement un métabolisme basal rapide, tandis que d’autres sont nées avec un métabolisme lent. Ces dernières sont plus disposées à grossir facilement et éprouvent plus de difficultés à perdre du poids. Et nous n’avons que peu de prise sur la nature de notre métabolisme. La seule façon de l’accélérer est d’accroître la densité de sa masse musculaire, par une alimentation adaptée et surtout, par la pratique régulière d’une activité physique et sportive.

En outre, sachez que l’âge entraîne irrémédiablement un ralentissement métabolique. Il n’est donc pas étonnant de prendre un peu de poids, les ans passant. Là encore, une seule alternative : pour maintenir un tant soit peu son métabolisme à flot, il est primordial de poursuivre une activité physique régulière pour endiguer la perte de masse musculaire et de réadapter son alimentation en conséquence (consommation moindre de sucres, apports en protéines maigres suffisants).

2- Les fluctuations hormonales

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Le lien entre poids et hormones est établi : certaines sécrétions hormonales ont une influence directe sur le gain de poids. On peut par exemple évoquer certaines maladies qui, malgré un mode de vie sain, impacte directement la corpulence :

  • l’hypothyroïdie (franche, frustre ou congénitale) – une carence d’hormones thyroïdiennes (T3, T4 et TSH) qui  entraîne fatigue, constipation, sécheresse cutanée, troubles cognitifs, frilosité et prise de poids ;
  • le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) – un déséquilibre hormonal féminin causant des troubles du cycle menstruel, mais aussi de l’acné, un hirsutisme, une prise de masse grasse de type androïde (haut du corps) et une résistance à l’insuline entraînant le stockage adipeux ;
  • le syndrome de Cushing – une maladie génétique consistant en une hypersécrétion de cortisol, qui elle-même provoque des pics insuliniques propices à la prise de poids.

On peut aussi évoquer les fluctuations hormonales « normales », liées à l’âge :

  • la ménopause qui, chez les femmes, a des répercussions sur le poids ;
  • la baisse naturelle de testostérone chez les hommes, à partir de 50 ans, qui favorise la sarcopénie et le stockage adipeux.

3-  La qualité du sommeil

Il est aujourd’hui possible d’affirmer que le manque de sommeil, ainsi que sa qualité, ont un impact direct sur le maintien d’un poids de forme. Nombreuses sont les études ayant constaté que la privation de repos engendrait une augmentation du tour de taille, un accroissement de la masse adipeuse et une hausse de l’apport calorique quotidien(1)(2). Pourquoi ? Parce que le manque de sommeil entraine des réactions en chaine :

  • dérèglement de la sécrétion de leptine et ghréline(3) ;
  • conséquences directes sur le comportement alimentaire – prises alimentaires augmentées, tendance à moins ressentir la satiété, choix d’aliments gras et sucrés ;
  • fatigue entraînant une plus grande sédentarité(4) ;
  • baisse de la glycémie sanguine causant une appétence accrue pour le sucre.

4- Les médicaments

On ne porte généralement que peu d’attention aux effets secondaires des traitements médicamenteux. Pourtant, certains causent de réelles nuisances en matière de qualité de vie et de poids.  Ainsi les corticoïdes, certains contraceptifs et antidépresseurs, les bétabloquants et les somnifères peuvent engendrer quelques kilos en plus. Il est donc essentiel de faire un point avec son médecin traitant et estimer la part de la prise d’un médicament dans le gain de poids, quitte à réajuster son traitement.

5- Le piège des aliments light

Les produits allégés ont en général un impact négatif sur la ligne. Le fait d’en consommer part pourtant d’un bon sentiment : on s’astreint à choisir ce type d’aliment pour garder le contrôle sur son poids. Pourtant, ces produits ne leurrent pas le cerveau. Un aliment allégé en sucre conserve une saveur sucrée, puisque supplémenté en édulcorant. Il entretient donc l’appétence pour le sucré. En outre, lorsqu’on consomme un produit light, qu’il s’agisse d’une boisson ou d’un yaourt, on a tendance à baisser la garde sur le reste de ses prises alimentaires et à manger plus (ou plus mal). La démarche est donc totalement contre-productive et peut déboucher, in fine, sur une prise de poids.

6- Le comportement alimentaire général

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Certaines personnes affirment grossir malgré le fait de faire attention. Mais qu’entend-on par « faire attention » ? Une alimentaire saine et équilibrée doit :

  • détenir tous les macro- et micronutriments dont l’organisme a besoin pour bien fonctionner ;
  • reposer sur des prises alimentaires raisonnables (respect des recommandations en termes de portions) et structurées (3 repas par jour) ;
  • respecter les sensations de faim et de satiété.

Le fait de sauter des repas, de grignoter, de manger à un rythme irrégulier (semaine saine et craquages irraisonnés en weekend) ou de compenser chaque contrariété par un aliment gras et/ou sucré engendrent immanquablement une prise de poids, progressive sur le long terme. Il faut donc comprendre ce qui se cache derrière l’allégation de « faire attention », quitte à faire appel à un professionnel de la nutrition pour remettre à plat son alimentation générale.

Références

(1)    2012, Patel, Hu, Short Sleep Duration and Weight Gain: A Systematic Review  

(2)    2011, Magee, Hale, Longitudinal associations between sleep duration and subsequent weight gain: A systematic review

(3)    2008, Schmid et al., A single night of sleep deprivation increases ghrelin levels and feelings of hunger in normal‐weight healthy men  

(4)    2009, Schmid et al., Short-term sleep loss decreases physical activity under free-living conditions but does not increase food intake under time-deprived laboratory conditions in healthy men

 

 

 

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