Selon le International Society of Aesthetic Plastic Surgery, la liposuccion est la seconde procédure de chirurgie esthétique la plus demandée au monde(1). Et bien souvent, c’est le ventre qui est visé par l’intervention. Manque de fermeté, présence d’un bourrelet récalcitrant, excès de graisse résistant au sport et aux régimes pousse de plus en plus d’individus, femmes comme hommes, à sauter le pas. Si vous aussi êtes tenté par une liposuccion du ventre, voici quelques informations incontournables à connaître.
Qu’est-ce qu’une liposuccion du ventre ?
La liposuccion du ventre (ou lipoaspiration, un autre terme pour désigner la même procédure) est une opération de chirurgie esthétique visant à remodeler le ventre en traitant les surcharges graisseuses localisées à ce niveau. La finalité n’est pas la perte de poids ni l’amincissement mais l’amélioration de la silhouette par aspiration des amas graisseux (stéatométrie) récalcitrants.
Elle se distingue de l’abdominoplastie (ou plastie abdominale), qui vise à retirer chirurgicalement l’excès de peau et de graisse situé en-dessous du nombril, résultat de multiples grossesses ou d’une perte importante de poids. Cet acte chirurgical, contrairement à la liposuccion, agit donc sur deux facteurs : le relâchement cutané et l’excès de graisse localisé.
À qui s’adresse la liposuccion du ventre ?
La liposuccion du ventre vise à s’attaquer aux amas graisseux abdominaux résistant au sport et aux régimes. Elle s’adresse donc essentiellement aux patients dont l’IMC est dans la norme et dont les efforts hygiéno-diététiques ne suffisent pas à éliminer la graisse superficielle (et non viscérale) accumulée sur le ventre. Ainsi, la procédure est particulièrement adaptée aux individus de corpulence mince, sans excès de peau au niveau abdominal, souhaitant se débarrasser d’une petite bedaine qu’ils jugent peu esthétique.
Comment se déroule une liposuccion du ventre ?
1- Les différentes techniques
Il s’agit tout d’abord qu’il existe différentes méthodes de liposuccion :
- la liposuccion tumescente, qui consiste à infiltrer sous la peau du sérum physiologique, de l’adrénaline et de la lidocaïne (antidouleur) avant aspiration, pour limiter les saignements et réduire les douleurs post-opératoire ;
- la liposuccion douce, une technique adaptée aux petites zones, qui s’effectue à la seringue ;
- la liposuccion assistée, où la canule d’aspiration est équipée d’un petit moteur, pour amplifier le mouvement d’aspiration et accélérer la procédure ;
- la liposuccion avec ultrasons, très adaptée aux zones étendues, qui consiste à diffuser des ultrasons pendant la procédure pour « casser » la graisse et faciliter son aspiration rapide ;
- la technique VASER, qui a aussi recours aux ultrasons, mais avec un risque moindre de brûlure pour les tissus (les ultrasons diffusant de la chaleur).
Les autres techniques, notamment celles faisant appel au laser (lipolyse laser, smart lipo) sont interdites en France.
2- La procédure
La liposuccion du ventre donne lieu à deux étapes préalables :
- un rendez-vous préalable avec le chirurgien esthétique doit avoir lieu, pour examiner la zone de lipoaspiration, la faisabilité de l’opération, l’évaluation générale de la silhouette et la capacité de rétraction de la peau (test de l’accordéon) ;
- un rendez-vous avec l’anesthésiste est aussi nécessaire, pour définir le type d’anesthésie à pratiquer. Dans le cas d’une liposuccion du ventre, elle peut être locale (via péridurale) ou générale.
Ensuite vient le temps de l’hospitalisation, généralement en ambulatoire. La procédure se déroule comme suit :
- la délimitation de la zone à traiter (en l’occurrence, le ventre) avec un feutre chirurgical ;
- la désinfection locale ;
- en cas de liposuccion tumescente, l’injection d’une solution pour liquéfier la graisse sous-cutanée ;
- l’incision de la peau au niveau de l’aine, du pubis ou du nombril ;
- l’introduction d’une micro-canule d’aspiration, reliée au système aspiratoire, puis l’aspiration par mouvements de va-et-vient ;
- le retrait de la canule et la suture des points d’incision, puis la pose de pansements.
L’intervention chirurgicale pour une liposuccion du ventre dure en général entre 45 minutes et 1h30. Elle peut donner lieu à une nuit d’hospitalisation, si la quantité de graisse aspirée est importante. À noter que cette quantité ne peut dépasser 5% du poids total du corps.
Quelles sont les suites d’une liposuccion du ventre ?
Comme toute opération, la liposuccion du ventre donne lieu à des douleurs, mais celles-ci sont modérées et sont en général soulagées par les antidouleurs prescrits par le chirurgien plastique. Le ventre peut aussi être marqué d’ecchymoses pendant 2 ou 3 semaines. Les cicatrices associées aux incisions sont généralement fines, de cicatrisation rapide, et s’estompent rapidement dans les mois suivant l’opération du ventre.
Par ailleurs :
- les activités professionnelles doivent être arrêtées pendant 1-2 semaines après l’intervention ;
- les activités sportives également, sous un délai de 3 à 6 semaines ;
- le port d’un vêtement de contention, typiquement un panty ou une gaine, est obligatoire pendant 2 à 6 semaines et ce, jour comme nuit ;
- des visites de contrôle avec le chirurgien sont à prévoir ;
- les cicatrices ne doivent pas être exposées au soleil ni aux UV dans les 12 mois suivant l’opération, sous peine d’être plus visibles.
Sachez que les premiers résultats sont visibles immédiatement après la liposuccion. Le ventre est plus plat et la silhouette affinée. Après 3 à 6 mois, temps nécessaire pour que l’œdème local se résorbe totalement et que la peau se rétracte, le résultat est « stabilisé ». À ce titre, certains chirurgiens esthétiques prescrivent des séances de drainage lymphatique du ventre pour accélérer le processus.
Quels sont les risques de la liposuccion ?
Les effets secondaires existent : ecchymoses et bleus, œdème, engourdissement et perte de sensibilité temporaire au niveau abdominal, douleurs bénignes (apaisées par des antalgiques), anémie post-opératoire (le patient peut alors être supplémenté en fer).
Les risques existent, mais ils sont rares, la liposuccion étant une opération généralement bien maîtrisée, car commune et ancienne. Toutefois, ils ne sont pas absents.
Le risque le plus grave est la thrombose avec possibilité d’embolie pulmonaire. Il survient surtout en cas de négligence. Les facteurs favorisants sont :
- le surpoids – or on sait que la liposuccion du ventre s’adresse à des individus de corpulence mince souffrant d’un excès de graisse très localisé ;
- l’insuffisance veineuse – qui doit être détectée par le chirurgien lors de la consultation préparatoire ;
- le retrait trop important de graisse – comme précédemment dit, il ne doit pas dépasser 5% du poids total du corps ;
- une sortie post-opératoire trop précoce ;
- le non-respect des mesures post-opératoires – éviction du port de la contention et du traitement médicamenteux (anticoagulant).
D’autres risques peuvent survenir, parmi lesquels :
- l’infection à cause d’un manque d’hygiène et/ou d’un matériel non stérile ;
- des lésions nerveuses, si l’aspiration n’est pas réalisée en bonne et due forme ;
- une perforation intra-abdominale par la canule d’aspiration ;
- une nécrose cutanée, surtout dans le cas de la liposuccion assistée par ultrasons ;
- une correction insatisfaisante, avec asymétries, dépressions, irrégularités de surface, relâchement cutané ou faible rétraction de la peau ;
- une embolie graisseuse (très rare).
Dans tous les cas, les risques de décès associés à une lipoaspiration du ventre sont minimes, et sont bien souvent dus à une réaction à l’anesthésie générale.
Quel résultat escompter à long terme ?
En principe, la zone opérée ne développe plus de graisse excédentaire, car le nombre d’adipocytes a été drastiquement réduit. Toutefois :
- la liposuccion du ventre ne permet pas de perdre du poids, ni n’est un traitement du surpoids ;
- elle n’empêche pas non plus de grossir – la graisse aura juste tendance à être stockée sur d’autres zones mieux dotées en adipocytes ;
- elle présuppose une bonne hygiène de vie, pour maintenir une silhouette harmonieuse, un poids de forme, la prévention de l’apparition de graisse viscérale (la liposuccion consistant à ne retirer que la graisse superficielle).
Quel est le coût d’une lipoaspiration du ventre ?
Le tarif dépend des frais d’hospitalisation, des honoraires de l’anesthésiste et du chirurgien, de la technique employée, du volume de graisse à retirer et la complexité générale de l’opération.
En général, ce coût oscille entre 2500 et 4000€. À ce dernier il faut ajouter le prix des médicaments et de la contention.
Enfin, sachez que la liposuccion du ventre ne donne lieu à aucun remboursement de la Sécurité Sociale ou des mutuelles, puisqu’il s’agit d’un acte médical purement esthétique (dit « de confort ». Les seuls cas dérogeant à cette règle sont :
- la présence avérée d’un lipœdème (syndrome se traduisant par un stockage anormal des graisses) ;
- une chirurgie reconstructrice suite à une perte de poids drastique ;
- la maladie de Launois-Bensaude (apparition de lipomes sur le haut du corps mais pouvant se propager au ventre).
Références
(1) 2020, ISATS, Aesthetic/Cosmetic Procedures performed in 2020